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Le 20 septembre 2020 dans un post, je posais la question « Quand aurons-NOUS un vaccin contre le COVID-19 ? Comprendre la question, y répondre et voter ? » et de manière provocative j’y posais une autre question «Finalement, pourquoi ne pas débattre puis prévoir déjà une votation sur la stratégie vaccinale contre le COVID-19 ? ». Grâce aux anti-vax et à leurs cousins anti-masques et anti-toute mesure, nous y sommes bientôt avec la votation du 28 novembre sur la loi sur les mesures anti-Covid.

Trève de débats politiques, il est temps d’aller de l’avant et se demander comment les vaccins peuvent être proposés contre les variants du SARS-CoV-2. Après une promesse en juin par le CEO de Pfizer à la conférence du G7, il y a enfin des nouvelles avec des essais cliniques en cours et un article dans la plus prestigieuse revue scientifique (Nature) a fait le point le 28 octobre. En voici les grandes lignes :

  • Les entreprises pharma occidentales parmi les 3 premières à avoir développé des vaccins anti-Covid (Pfizer, Moderna et AstraZeneca) préparent une génération suivante de vaccin pour faire face à de possibles variants pire que le variant delta.
  • Les vaccins actuels contre le virus original de Wuhan fournissent une bonne protection du moins contre les formes graves de la maladie et les hospitalisations. Mais il y a un clair besoin de préparer une riposte vaccinale contre des futures variants possiblement pires. En particulier, le variant beta est déjà problématique car les anticorps des immunisés ou infectés par d’autres variants protègent mal contre ce variant.
  • Si la technologie mRNA ou vecteur viral permet de rapidement produire des vaccins mis à jour, il faut passer par des essais cliniques rigoureux afin de démontrer leur efficacité et leur sûreté.

Plusieurs essais cliniques avec des vaccins de 2e génération contre les variants SARS-CoV-2 sont en cours. En voici quelques détails :

  • BioNTech/Pfizer a un essai clinique en cours recrutant 930 participants contre le variant beta avec un design expérimental rigoureux (randomisé, contrôlé avec placebo). De plus, depuis août, il y a un essai clinique avec un vaccin contre les variants delta et alpha.
  • Moderna mène un essai clinique avec 300-500 participants pour tester des vaccins formulés contr le beta, delta ou une combinaison beta-delta-original.
  • AstraZeneca a débuté en juin un essai clinique avec 2500 participants avec un vaccin contre le variant beta. Les participants peuvent avoir été vaccinés par un vaccin à mRNA ou le vaccin AstraZeneca.

Les essais cliniques avec des vaccins dirigés contre les nouveaux variants ne sont pas faciles à mener pour plusieurs raisons dont la difficulté de recruter des volontaires qui n’ont jamais été vaccinés ou qui ne veulent simplement pas se porter volontaire. En particulier, le design le plus rigoureux (randomisé et contrôlé avec un placebo) est difficile à mener à cause de la disposition de vaccins déjà approuvés. Il est toutefois possible de mener des études dites « real world » et d’ »immunogénicité » (mesure des anticorps induits par le nouveau vaccin).

Une autre difficulté est lié aux futurs choix des autorités de santé et des commissions de vaccination qui devront un jour éventuellement devoir se positionner face à un nouveau variant qui s’échappe ou non à l’immunité naturelle, vaccinale ou mixte ? Probablement, la manière de mesurer le besoin sera le nombre de patients hospitalisés et parmi ceux-ci les cas en soins intensifs.

Si la technologie permet déjà de designer très rapidement des nouveaux vaccins mRNA contre de nouveaux variants et possiblement les produire assez rapidement, il est à parier que le savoir-faire pour évaluer les vaccins anti-nouveaux variants et les déployer sera acquis avec les saisons. Finalement, comme les vaccins annuels contre la grippe.

 

PS1: je n’ai ni ai eu aucun lien d’intérêt avec la pharma ni avec des compagnies développant, fabriquant ou commercialisant des vaccins à mRNA anti-infectieux.

PS2 : pour les activistes anti-vax en Romandie, la question est aujourd’hui : A qui le tour ? Une figure vaudoise du mouvement anti-vaccin et anti-pass soigné à l’hôpital

François de Siebenthal incarne l’opposition aux mesures sanitaires dans le canton de Vaud. Le politicien nie la dangerosité du Covid et refuse la vaccination. Il se trouve au soins intensifs, malade du Covid.

PS3 01.12.2021: réduction du risque d’hospitalisation associée à la vaccination en Suisse

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